L’histoire de Sérigny
Il y a 2000 ans, la région de Foussais était totalement recouverte de forêts et de landes. Les colonisateurs romains transformèrent le pays par un grand défrichage. Vers le 3ème siècle, les premières luxueuses villas commençaient à sortir du sol, les descendants des colons récoltaient le fruit de leurs efforts de déboisement et de l’apparition de vignobles, vergers, élevages, cultures…
Alléché par le succès, un nouveau colon vint à son tour tenter un nouveau défrichement. C’était un certain Serenus qui s’installa sur l’emplacement de la maison duquel s’élève aujourd’hui le château de Sérigny. Au centre du domaine, la présence d’une source intarissable rendait ce lieu particulièrement approprié pour s’installer. Son domaine, Sereniacum s’étendait entre les ruisseaux de Maigre-Souris et Vux. Vers l’an III la propriété de Serenus est constituée.
Au 7ème siècle, on compte quatre domaines (Payré, Sérigny, Breuil et Foussais). Les rois Mérovingiens étant à court d’argent,
Fusciacum (domaine de Foussais) qui appartenait à l’état, se voit chargé de gérer de percevoir les impôts des trois domaines contigus et de les transmettre au compte du roi. Ce qui permit à Foussais, pourtant dernier venu, de devenir le centre administratif.
Par la suite, au 8ème siècle, les domaines deviennent la propriété du Comte de Poitiers, sous le haut patronage de l’Abbaye de Chanoine de Saint Hilaire le Grand (Poitiers). Le territoire du ressort commun du Prévôt et du curé de Foussais se répartissait toujours entre quatre domaines mais de nombreux fragments avait été l’objet de baux très long qui faisaient de leurs exploitants de véritables propriétaires. Ces derniers tenaient dorénavant le rang de chef, pour tous ceux qui habitaient sur ces terres. Dès le IXème siècle les gros domaines dominés par les grands propriétaires fit apparaitre les « seigneuries ».
Au cours d’une invasion, très probablement celle du 4 novembre 852 où les Normands se trouvèrent un instant maître du pays, le domaine de Sérigné fut ravagé, le château laissé en ruine et la plupart des terres furent abandonnées. Le danger normand éloigné, on s’occupa à la fois de restaurer l’exploitation ancienne et de donner du travail aux réfugiés des régions devenus inhabitables par la suite de la trop grande proximité des postes normands. Sur les terres en friches, l’évêque de Poitiers Ébroïn, qui assume les charges comtales, établit à leur usage une Maxiora (bergerie) qu’on appela « la ferme des Aubains », disparue aujourd’hui.
En 993, Guillaume Fièrebrace, Comte de Poitiers, qui avait comme épouse Emma de Blois, fille de Thibault le Tricheur, Comte d’Angers, de Tours et de Blois cède le prieuré de Foussais à l’abbaye de Bourgueil. Par cette donation, l’abbaye de Saint Hilaire le Grand qui s’en trouvait lésée, obtient du Comte la Maxoria de Sérigné, moins le village du Fief et ses environs immédiats.
Au XIIIème siècle, Foussais possédait des familles aisées dont plusieurs titrées qui habitait leurs domaines; le commerce des droguets (étoffes, tissus…) qui commençait et qui, quelques années plus tard devait prendre un essor prodigieux, amena peu à peu la richesse dans certaines familles.
Dès cette époque, les maisons s’agrandissent et se multiplient. Sérigny, toujours dépendant du chapitre des chanoines de Saint-Hilaire de Poitiers, profite également de cette faste période pour se transformer en une habitation plus spacieuse.
Les chanoines se séparent du domaine de Sérigny au milieu du XVIème siècle et la famille Encrevé s’en trouve acquéreur. La maison se transforme au fil du temps et s’impose en gentilhommière par l’arrivé des seigneurs et de riches marchands. Aujourd’hui, le château possède deux parties, l’une est datée de 1601 avec des traces d’évolutions bien visibles, et l’autre d’inspiration « Viollet-le-Duc », remaniée par l’architecte « Libautière » en 1896.
D’où vient le nom de « Sérigny » ? Vers le IIIème siècle, sous la domination romaine, le romain Sérinus laissera son nom qui évoluera au fil du temps (Serigné, Sairigné, Fairigné, Férigné…) à ce petit bourg qui aujourd’hui porte le nom de Sérigny.
Sérigny et la guerre de Vendée
En périphérie de la « Vendée Militaire » Sérigny et Foussais ont été relativement peu touché par les trois guerres de Vendée. Sérigny a pourtant vécu dans ces murs un épisode bien cruel, avec son propriétaire qui fut fusillé sur place.
Fontenay le Comte fut, elle, le théâtre des premières batailles mais sera vite éloigné des conflits et sera totalement épargné par les autres guerres de 1799 à 1800, 1815 et 1832. Comme dans la plupart des régions rurales, des actes isolés, souvent très barbares, étaient courants et n’ont pas épargné la région de Foussais.
Comme dans beaucoup de villes, Fontenay a vu beaucoup de têtes tombées de la guillotine. En 1793, après la prise de Thouars, le conseil des officiers vendéens décide de marcher vers le sud et d’attaquer Fontenay le-Comte. Trois jours après la prise de La Châtaigneraie le 13 mai 1793, l’armée vendéenne se présenta devant Fontenay-le-Comte, rebaptisée par les Républicains Fontenay-le-Peuple. La bataille fut perdue par les Vendéens qui perdirent 700 hommes tués et toute leur artillerie, dont leur célèbre canon la « Marie-Jeanne » qui avait était capturé par l’Armée catholique et royale à Coron. L’armée vendéenne ne renonça pas et déploya une nouvelle attaque le 25 mai 1793 et parvient à s’emparer de Fontenay et récupérer la « Marie-Jeanne ». Ils abandonneront Fontenay quelques jours plus tard.
Cartes Postales 1900
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